04 Sep Préparer et accompagner l’adaptation de l’enfant
L’adaptation est un temps qui permet à chacun de se rencontrer et à se connaître. La période d’adaptation commence bien avant l’accueil de l’enfant. Elle est nécessaire aussi bien pour l’enfant que pour sa mère, c’est souvent la première séparation.
C’est une étape fondamentale : pour l’enfant (quel que soit son âge), pour le professionnel-le-s et pour les parents.
Pourquoi faire l’adaptation ?
Elle permet d’amorcer une relation de confiance. C’est l’accueil au quotidien qui permettra de la poursuivre.
C’est prendre le temps d’observer, de mettre en confiance et d’échanger sur les règles de fonctionnement réciproques.
La période d’adaptation est un moment privilégié pour se rencontrer, elle nécessite un travail pour que chacun trouve sa place. De nouveaux repères seront trouvés auprès de l’assistant-e maternel-le qui va prendre en charge l’enfant.
C’est un succession de moments très particuliers où parents et enfant apprennent à vivre un temps éloigné l’un de l’autre.
- L’enfant va créer des liens avec l’assistant-e maternel-le qui fera petit à petit partie des visages rassurants et se familiariser à son nouvel environnement : lieu, bruits, autres enfants, etc…
- Les parents vont découvrir la manière de faire de la personne qui va accueillir leur enfant, lui transmettre ses habitudes et rituels. Ils vont apprendre à faire confiance à l’assistant-e maternel-le.
- L’assistant-e maternel-le va poser des questions sur les habitudes et le comportement de l’enfant et l’observer pour mieux le connaître.
- Les autres enfants vont faire connaissance et se familiariser avec les nouveaux visages : enfant et adultes qui l’accompagnent.
Les premières rencontres chez l’assistant-e maternel-le :
Le 1er rdv : on parle contrat, horaires, salaire, etc…il se fait en dehors des heures d’accueil. La priorité est cependant fixée sur l’accueil de l’enfant, sur l’importance pour lui d’avoir des liens d’attachement de qualité, et sur le temps que cela peut prendre. C’est le moment où l’assistant-e maternel-le présente et détaille son projet d’accueil aux parents. Elle prend le temps de leur décrire le déroulement de la journée d’accueil et répond à leurs questions. Elle échange avec eux sur leurs choix éducatifs (TV, politesse, etc)
L’adaptation doit être progressive afin que la séparation ne soit pas une transition brutale pour l’enfant et le parent : placer l’enfant au centre de cette démarche.
Aucune adaptation ne se ressemble, tout dépend de l’enfant et des parents.
Cette période doit correspondre aux différentes demandes et contraintes des familles.
L’enfant a besoin de répétition et de liens entre les évènements.
L’enfant ne peut avoir de repères s’ils se modifient sans cesse. Les neurosciences nous apprennent qu’il est souhaitable que l’enfant fasse son adaptation toujours au même moment de la journée : sonorité des enfants, l’odeur du café, luminosité, …
La cohérence et la stabilité conviennent mieux à l’enfant qui peut tisser des liens d’attachement avec l’assistant-e maternel-le. L’idéal est de répéter plusieurs jours de suite le même rythme avant d’y apporter une variante, telle que la prise du goûter ou le moment de la sieste.
Laurence Rameau, puéricultrice qui a écrit plusieurs livres sur le jeune enfant, parle de la période d’adaptation, ou de familiarisation en tenant compte des nouvelles connaissances sur le mode de fonctionnement du cerveau des bébés.
L’enfant se rassure en intégrant le fait qu’après chaque séparation il y a des retrouvailles. L’enfant construit une représentation des relations sociales au fil des échanges avec les autres (Bowlby, psychiatre et psychanalyste père de la théorie de l’attachement : Attachement et perte, Séparation, colère et angoisse, vol. 2, Paris, Presses universitaires de France, 1978.
Préparer l’accueil de l’enfant
Au préalable, l’assistant-e maternel-le peut préparer le porte-manteau avec le prénom et sa chambre, construire une fiche pour faciliter l’échange avec le parent. Elle doit se rendre disponible et être détendu-e.
Elle doit dire à l’enfant que sa mère l’aime, qu’elle va travailler et qu’elle va revenir. Cela déculpabilise le parent aux yeux de l’enfant et le rassure que ce n’est pas un abandon.
Elle peut dire à la mère que son enfant ne lui en veut pas, qu’il ne pourra jamais la confondre, qu’elle le retrouvera en pleine forme. L’assistant-e maternel-le peut la faire parler de ses peurs liées à la prise en charge de son enfant par une autre personne qu’elle.
Jean Epstein, psychologue, parle de « Triangle de qualité : bien-être, besoins, compétences (BBC)».
« L’enfant possède une extraordinaire capacité d’adaptation à condition qu’on lui laisse le temps de comprendre la nouvelle situation qu’il va vivre » Christine Schuhl, métiers de la petite enfance, juin 2005
Références:
Conférence de Laurence Rameau en avril 2016 dans le cadre du temps fort de la petite enfance organisé par la ville de Quimper
Journal refam audeux sept oct 2016
Conférence de Blaise Pierrehumbert dans le cadre de l’IPE en septembre 2017 « l’attachement »
pour aller plus loin:
La synthèse du rapport Giampino