l’imaginaire de l’enfant

l’imaginaire de l’enfant

Riche et fertile, l’imaginaire prend beaucoup de place dans la vie de nos enfants.

Entre 0 et 7 ans, leur univers se peuple souvent de fées, de dragons, de Père Noël, et de petites souris qui s’introduisent à la nuit tombée sous leurs oreillers.

A travers cet « univers » extraordinaire, il s’agit bien souvent de se fabriquer un monde entre réalité et fiction, plus doux et plus accessible que notre existence matérielle.

Une façon d’appréhender la vie pas à pas, d’une manière ludique et rassurante. (…) L’imaginaire est bénéfique quand il est dans le partage. Au départ, l’enfant joue seul mais en grandissant, il commence à jouer avec les autres, ce qui permet un échange d’imaginaires.
A partir du moment où l’enfant ne l’utilise pas comme un refuge affectif, l’isolant du reste du monde, l’imaginaire est essentiel à son développement. Il le structure et l’aide à élaborer sa subjectivité et à appréhender le monde sereinement.(…) « L’imaginaire a une fonction cognitive. Il permet à l’enfant d’avoir des pensées plus souples, de s’essayer à de nouvelles sensations et de faire preuve

Extrait de l’article Il était une foi….
Psycho Enfant n°3 novembre-décembre 2005.de créativité ». Il est donc important que chaque parent apprenne à respecter la quête de merveilleux de son petit. Pour son bien. Pour le bien de notre monde imaginaire, à tous.

 

La pensée magique

Lorsque le bébé est tout petit, il ne peut se penser seul, il se vit comme le prolongement de sa mère. Pourtant la séparation physique est bien réelle. Alors pour ne pas avoir à ressentir l’éloignement, il se met à rêver à sa mère lorsque celle-ci est absente. Il a ainsi le sentiment d’être toujours en sa présence et ne souffre pas de son absence.

C’est à partir de ce moment que la capacité de rêverie de l’enfant se met en place : penser sa mère lorsqu’elle est absente, puis plus grand, penser sa vie, les frustrations, les interdits qu’il rencontre et qu’il projette dans un scénario imaginaire pour que la confrontation avec cette pénible réalité soit plus douce.

D’où l’importance pour l’enfant d’être confronté à la frustration. Si ce n’était pas le cas, l’adulte répondant au moindre de ses désirs, il ne pourrait pas rêver, et donc imaginer, créer, s’approprier son univers. Ainsi, le petit enfant pense que « ses désirs sont des réalités », et les événements donnent raison la plupart du temps à sa certitude : il lui suffit de pleurer pour obtenir instantanément son biberon. C’est la pensée magique, le bébé s’imagine être le centre du monde (….).

Cette croyance en sa toute-puissance le rend particulièrement vulnérable puisqu’il ne perçoit pas les dangers réels de la vie. Pourquoi ne volerait-il pas dans les airs comme Superman ? Et c’est aussi en cela que le jeu imaginaire est important, puisqu’il permet à la fois d’ajuster ses désirs et d’apprendre à vivre dans une réalité nettement moins enthousiasmante.

Extrait de l’article Que dire du Père Noël ?
Assistante Maternelle Magazine n°30 décembre 2006